Sportive contrariée
Lorsqu’elle succéda en 1990 à la 600 GPX, la ZZR afficha d’emblée ses prétentions sportives : cadre alu, moteur quatre cylindres à seize soupapes, 95 ch pour 223 kg… Sans doute eut-elle disposé de tous les atouts pour emmener la meute des sportives s’il n’y avait pas eu cette satanée et indétrônable Honda 600 CBR.
Dépassé par la concurrence, Kawasaki se rentra très vite avec elle sur le développement des qualités routières et la sportive pure et dure devint dès 1993 une routière sportive évincée de la piste par l’arrivée en 1995 de la ZX 6 R.
L’habillage est redessiné dans l’optique d’une utilisation plus routière, les suspensions sont adoucies et le moteur assagi.
Souple bien qu’un tantinet rugueuse dans les bas régimes, sa mécanique, rageuse dans les tours, séduit dans le même temps par son coffre appréciable à mi-régime.
Très rigide, le châssis offre un comportement sûr mais il manque d’agilité et la moto tend à se raidir lors des freinages sur l’angle ; freinage exemplaire au demeurant, à la fois puissant, progressif et endurant.
Servie par une position de conduite presque naturelle, la nouvelle ZZR s’avère être une vraie routière sportive, polyvalente mais dotée d’un caractère affirmé qui trahit ses origines sportives. Nul n’oubliera en l’occurrence qu’elle fut parmi les premières 600 à franchir la barre des 100 ch.
Ses points forts : Une position de conduite qui en fait un bon compromis entre l’outil à balades et la machine à chronos.
Le comportement de son moteur lui vaut maints éloges par son coffre à mi-régimes et son comportement rageur dans les tours. Idem pour son freinage et sa facilité de prise en main qui en fait une compagne agréable y compris en ville.
On appréciera également sa consommation raisonnable ( moins de 7l/100) pour une moto de cette catégorie.
Ses points faibles : Les premiers modèles (jusque 1992) n’ont pas brillé par la précision et la douceur de leur boîte de vitesses mais les choses se sont sensiblement améliorées par la suite.
Pour un usage routier, fut-il sportif, sa protection et son autonomie (235 km ) paraissent un peu juste, de même que l’éclairage du simple optique.
A l’usage : Disons le tout net : le moteur de la 600 ZZR ne jouit pas d’une réputation de fiabilité à toute épreuve.
Il requiert un entretien suivi : vérification de la synchronisation des carbus à chaque vidange, réglage régulier du jeu aux soupapes et de la chaîne de distribution… Détournez-vous des huiles qui, sans être de mauvaise qualité, ne seraient pas de pure synthèse.
Dans le même registre, l’amortisseur de transmission affiche une fâcheuse propension au vieillissement prématuré et occasionne des à-coups lors de l’ouverture des gaz.
Une attention particulière sera portée aux jeux des roulements de roues, de l’axe de bras oscillant et de la colonne de direction.
(Sources : Moto Journal spécial essais 1995 et hors série occasion/fiabilité de mars 2003.)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire