De beaux restes
Elle fêtera bientôt ses trente ans mais elle continue à vous adresser un appel de phare aguicheur lorsque vous la croisez sur les routes. Normal : elle a été conçue pour rouler loin et longtemps.
La toute première version cubait en 1983 1100 cm3 et développait un couple maxi de 9,6 mkg à 8000 tours. En la portant en 1986 à 1200 cm3, Yamaha offrit aux roulent-toujours une machine d’autant plus robuste qu’avec un couple maxi, cette fois, de 10,2 mkg à 6500 tours, il n’est point besoin de mettre la poignée dans le coin pour ressentir l’ivresse de la route.
Ultime évolution notoire : Yamaha lui greffa en 1988 le train avant de la 1000 FZR plus ouvertement sportive. Un quart de siècle plus tard, on la qualifiera volontiers de « techniquement dépassée » mais avec de tels attributs, pourquoi voulez-vous qu’elle se lance dans la course à la technologie ?
Ses points forts : Son gros moteur est coupleux à souhaits et sa partie cycle est aussi saine qu’équilibrée.
La position de conduite étant des plus naturelles et la selle accueillante, la belle se joue des longues étapes, y compris nocturnes grâce à son puissant alternateur de 310 W qui alimente un éclairage à iode. Bref : un modèle de polyvalence.
Ses points faibles : Les premiers modèles dotés d’une roue avant de 16 pouces ne brillaient pas par leur stabilité (avant 1988.)
Dans le registre de l’agrément de conduite, on regrettera également la faible protection offerte par le carénage, surtout pour les grands gabarits et plus encore pour le passager.
Dernier point enfin : le réservoir de 24,5 l offre une autonomie de 300 km ; autrement dit, la belle avale plus de 8 litres aux 100. De quoi vous rappeler que sa conception date un peu.
A l’usage : Le gros quatre cylindres tient la distance et les modèle affichant plus de 100 000 km ne sont pas rares. Dans ces conditions, la consommation d’huile peut gonfler mais pour peu que l’on surveille le niveau, la fiabilité n’est pas remise en cause.
Côté entretien, le réglage du jeu aux soupapes s’opère par pastilles. L’opération doit être régulièrement menée sous peine d’accentuer la tendance à l’encrassement des soupapes en usage urbain intensif. L’usage de produits nettoyants spécifiques est vivement recommandé dans ce cas.
La chaîne de distribution, elle, se fait d’autant plus oublier qu’elle est silencieuse ; la tenir sous surveillance au-delà de 40 000 km .
Concernant la partie cycle, une attention particulière sera portée aux biellettes de suspension, aux roulements de roues et de colonne de direction, et enfin aux disques de frein. Avec ses 270 kg en ordre de marche, la belle génère en effet des contraintes mécaniques particulières.
(Sources : Moto Journal octobre 1983 et spécial occasion/fiabilité de mars 2003.)
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