vendredi 8 mars 2013

Kawasaki 750 ZXR


Sportive sans concession




1989: voici déjà trois ans que Suzuki monopolise avec sa fabuleuse 750 GSXR lorsque Kawasaki, encore tout auréolée du palmarès de sa mythique H2, relève le défi. Sa réponse porte un nom évocateur: 750 ZXR Stinger, comme le missile.
L'engin pour autant, n'a rien d'un monstre de haute technologie. Alors que le marché des sportives pures et dures mais abordables reste à défricher dans la roue de Suzuki, Kawa choisit la carte de la raison. De la 750 GPX vieillissante elle-même issue de la 750 Ninja sortie deux ans plus tôt du catalogue, les ingénieurs reprennent l'excellent moteur qu'il retravaillent.
Carburation, admission et embrayage modifiés, nouvelle culasse, vilebrequin allégé...
Le bloc est logé dans une partie cycle au look résolument agressif qui, à lui seul, témoigne d'une forte personnalité. Tellement forte que l'on ne cessera de lui reprocher d'être trop ou pas assez, tant et si bien que le constructeur, lui, ne cessera pas de tenter de s'adapter sans jamais parvenir à s'imposer face à une concurrence de plus en plus musclée.



Ses points forts: Un moteur plein dès les mi-régimes (4000 trs) et rageur au delà de 8000 trs. Une stabilité à haute vitesse et un freinage ferme mais puissant et endurant. Une consommation très raisonnable au regard des performances ( entre 7 et 8 l/100 km). Une chaine de distribution intelligemment placée du coté droit du bloc moteur afin de faciliter les interventions lourdes. Enfin, une excellente rigidité.

Ses points faibles: Ceux qui en rêvaient pour ses qualités ne lui en trouveront guère qu'un: son poids un tantinet excessif qui amplifie la sensation de raideur provoquée par le châssis. La bête du coup, ne s'accommode que d'un pilotage aussi ferme que musclé.
Ce point qui alimente sa réputation de moto «  pas facile » semble paradoxalement alimenter le culte que lui vouent ses inconditionnels.
Kawasaki s'est efforcé de désamorcer la critique en révisant le châssis sur le modèle ZXR qui succéda dès le début des années 90 à la Stinger originelle. Objectif double: agilité et performances accrues afin de la prédestiner, le cas échéant, aux compétitions de superbike et d'endurance.
Résultat: la presse spécialisée, après avoir reprochée à la Stinger ses capacités limitées à briller en compétition, reprocha à sa suivante son exclusivité.
De fait, la position est très typée «  course ». Elle prédispose d'autant moins aux longs parcours routiers que les amortisseurs sont fermes. Bref...Pour amateurs de pilotage et de sensations fortes.

(Sources: Moto Journal spécial essais 1995; Moto Revue Spécial occasion 1999.)

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