jeudi 14 mars 2013

Yamaha 850 TRX


La contre offensive




Avec sa 850 TRX, Yamaha fut le premier constructeur japonais à réagir, dès 1996, à l'insolent succès de Ducati sur le marché du gros twin sportif.
Honda avec sa 1000 VTR, ainsi que Suzuki avec sa 1000 TL S, lui emboiteront le pas dès l'année suivante avec de nouveaux V Twins mais Yamaha mise pour sa part sur le twin parallèle de son excellente 850 TDM.
Il en modifie le calage à 270° afin de lui insuffler plus de caractère et le loge dans un cadre treillis en tube d'acier qui accentue le lien de filiation «  psychologique » avec la série SS de Ducati.
Dotée d'un freinage à double disque presque trop puissant sur chaussée humide, la belle japonaise offre effectivement de nombreux points communs avec sa lointaine cousine italienne: position très typée sport; moteur plaisant et rond (le couple maxi de 8,55 mkg est atteint à 6000 tours) beaucoup plus exploitable qu'un rageur quatre cylindres; une consommation raisonnable (6,6 l/100)... Un esprit sportif d'une autre époque dans un écrin moderne.
Paradoxalement, cet avant goût de la vague néo-rétro qui arrive doucement est trop ou pas assez en avance sur son temps. Trop parce que la vague néo rétro ne déferlera véritablement que cinq ans plus tard. Pas assez parce que, dans le registre des gros twins sportifs, les 80 ch de la TRX peinent à s'imposer dans un paysage toujours marqué par la course à la performance. Les V Twins de Honda et Suzuki flirtent avec la barre des 100 ch. La série SS de Ducati n'incarne déjà plus que l'ascendance de la nouvelle lignée 916 et Aprilia prépare sa fracassante entrée sur le marché pour l'année 2000 avec sa fabuleuse RSV 1000. Entrée fracassante que la courageuse 850 TRX – la première à avoir relevé le défi- ne vivra pas depuis les premières loges car en 2000, elle ne figure plus au catalogue.
Les inconditionnels de Ducati lui ont toujours reproché de n'être qu'une pale copie mais avec le recul et au regard du succès constant, depuis, des motos de caractère sans être caractérielles, on peut se demander si Yamaha n'a pas été sur ce retrait un peu vite en besogne.


(Sources diverses dont Moto Journal spécial essais 1996.)

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