Yamaha 660 XT R

Troisième génération

Vingt-huit ans après la 500 XT en 1976 et vingt ans après la première 600 XT en 1984, Yamaha lance en 2004 avec la 660 R sa troisième génération de XT.

De ses devancières, elle ne conserve guère que l’esprit. Dans cette époque tourmentée pour le petit monde de la moto secoué à la fois par l’entrée en vigueur de la norme antipollution Euro 2 et par l’avènement du supermotard, la majorité des constructeurs tire un trait sur le bon vieux trail originel, simple et économique, facile d’emploi et polyvalent.

La 660 R reprend volontiers à son compte la carte de la polyvalence mais pour le reste, tout est nouveau, à commencer par le moteur et jusqu’au cadre.

Le moteur justement, parlons-en. Par rapport à l’ancien bloc 600 XT réputé pour sa fiabilité sous réserve de bon traitement, celui de la 660 R  multiplie les atouts : refroidissement liquide, piston en aluminium forgé, cylindre en céramique composite… Tout est conçu pour durer, y compris la répartition des côtes puisque les 64 cm3 supplémentaires gagnés sur le 600 XT passent dans l’augmentation de l’alésage porté de 95 à 100 mm, pour une course inchangée de 84 mm.

Conséquence directe : le moteur est apte à monter un peu plus haut dans les tours que si sa course avait été allongée au détriment de l’alésage or la puissance maxi, comme le couple, interviennent au contraire à des régimes inférieurs à ceux du 600 XT :  48 cv à 6000 tr/mn et 5,95 mkg à 5250 tr/mn pour la 660 R contre 45 ch à 6500 tr/mn et 5,1 mkg à 5500 tr/mn pour la 600.

L’autre grande nouveauté au niveau moteur est bien entendu – Euro 2 oblige – dans l’adoption de l’injection électronique, doublée d’un catalyseur au niveau du double silencieux réalisé en inox. Là encore, un gage de longévité.

Pour ce qui concerne la partie cycle, elle est totalement nouvelle elle aussi. De celle de l’ancienne XT, elle ne conserve que la particularité d’intégrer le réservoir d’huile dans le cadre.

Les suspensions conservent le même débattement de 225 mm à l’avant et 200 mm à l’arrière.

Le freinage enfin, que l’on disait spongieux sur la 600 XT, est assuré sur la 660 XT R par des disques de plus amples diamètres.

Techniquement plus élaborée que sa devancière, la 660 XT R le paye sur la balance où elle affiche un embonpoint d’une dizaine de kilos par rapport à la XT. Mais les puristes, loin de lui reprocher ce petit « plus », déploreront surtout un gros « moins » : une moindre simplicité.

(Sources : Moto Journal spécial essais 2003 et Maximoto décembre 2003.)