La vraie « fausse Bonnie »
On a tellement comparé en 1999 la
Kawasaki W 650 à l'ancienne Bonneville de Triumph que le
constructeur anglais ne pouvait bien longtemps rester insensible au
succès commercial et au concert de louanges alimentés par sa rivale
aux yeux bridés.
Dix ans après le lancement de sa
contre-offensive en direction de l'industrie japonaise sur le marché
européen, il lance en 2002 la Bonneville nouvelle, version 800 cm3.
Comme la Kawasaki, elle se pare d'une
robe vintage. Comme la kawasaki encore, elle est propulsée par un
vertical twin évocateur du patrimoine de l'industrie motocycliste
britannique. Comme la Kawasaki enfin, elle se targue d'offrir aux
amateurs de motos rétros une mécanique moderne et fiable mais à la
différence de la Kawasaki, elle, est une vraie Triumph.
Avec tant d'atouts dans son jeu, la
Britannique avait tout pour expédier la Japonaise au rayon des pâles
copies or il n'en fut rien.
Sur la forme, la presse spécialisée
est formelle: la machine est splendide: rétro mais dotée
d'équipements modernes en termes de freinage, de suspension, de
carburation...
L'habillage est de bonne qualité, le
châssis est stable et précis et le confort est acceptable. Le tout
est fort bien servi par un moteur souple mais auquel il manque ce punch à bas
régime qui caractérisait la vraie Bonneville originelle; le fameux
« coup de pied au cul » caractéristique des grosses
cylindrées propulsées par un moteur à longue course.
Voilà bien ce qui distingue la
Bonneville nouvelle de celle qui n'en finit pas d'alimenter le
courant de nostalgie en faveur des Anglaises de l'âge d'or: le moteur
de la Bonneville moderne affiche certes un couple appréciable de 5,9
mkg à 3500 tours mais ses cotes (86X68) n'en font pas un longue
course; contrairement à celui de la Kawasaki W 650 (72X83).
De la Japonaise ou de l'Anglaise,
laquelle est finalement la plus proche de l'esprit mécanique des
années soixante?
(Source: Moto Journal spécial essais 2003.)
Salut grand pere
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