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mardi 5 février 2013

Yamaha 125 TZR


La petite usine à sensations



Avec sa 125 TZR, Yamaha, une fois de plus, se fond dans l’esprit de son époque. Dans le sillage des vagues punk et disco, la jeunesse du milieu des années quatre-vingts a soif de sensations fortes. En quête d’identité, elle plébiscite les sports extrêmes ; Yamaha lui offre une 125 cm3 extrême sur un marché européen tiré par l’industrie italienne.

Un exercice mécanique de diplomatie


Lorsque Yamaha présente la TZR au salon de Paris en 1986, le marché européen de la 125 est en pleine recomposition. Age minimum reculé, puissance plafonnée, examens du permis de conduire révisé… Au nom de la lutte contre l’insécurité routière, la France s’essaye à une limitation à 80 cm3 de la cylindrée accessible avec le permis A 1. Elle fera marche arrière en la reportant à 125 cm3 de nouveau mais avec une limitation de puissance à 13 chevaux.
La puissante industrie motocycliste nippone est d’autant plus désorientée par ces hésitations que sa concurrente italienne, préservée sur son sol de ces mesures drastiques, monopolise le hit parade des motos qui font rêver la Jeunesse en quête de sensations fortes.
Le défi lancé à l’industrie nippone tient en deux propositions en apparence inconciliables : se fondre dans la législation sécuritaire avec des modèles capables de rivaliser avec les Cagiva Mito et autre Aprilla Extrêma.
La réponse de Susuki s’appelle 125 RG Gamma. Celle de Honda, NSR 125. Celle de Yamaha TZR 125.

Les défauts de ses qualités


Homologuée en France en décembre 1986, la TZR partage la base mécanique de la TDR 125 : le 125 monocylindre à refroidissement liquide développé sur la 125 RDLC. Doté de l’admission à clapets et du système YPVS de valve d’échappement, le bloc présente toutes les qualités techniques requises pour préserver de la frustration les aspirations de son pilote.
Son atout majeur ? Un bridage intelligent qui, bien qu’il limite la puissance de la bête à 13 chevaux dans sa version française légale, ne lui ôte rien de ses traits de caractères sportifs.
Dans sa version débridée, la TZR affiche 26 chevaux pour les premiers modèles, puis 32 et même 33 chevaux à 11000 tours minute pour les suivants.
Monté dans un cadre Delta box tout alu, le moteur trouve à s’exprimer pleinement dans une partie cycle taillée pour le circuit.
L’ensemble affiche une rigueur de comportement exemplaire mais le confort est spartiate. Ses détracteurs lui reprocheront d’ailleurs une exclusivité que ses fans continuent de louer onze ans après sa disparition du catalogue en 2000. Tous, au fond, sont d’accords sur un point : pour le quotidien, il y a chez Yamaha la SR 125 ; la 125 TZR, elle, est une vraie sportive et plus encore la 125 TZR-R, fruit des évolutions apportées en 1994 au modèle original.
Construite en Italie où le marché des 125, non limité en puissance, est florissant, la bête perd alors en freinage en raison de l’adoption d’un disque avant de 280 mm (320 auparavant) mais la presse de l’époque n’en demeure pas moins formelle quant à sa filiation sportive.

(Source : Moto Journal spécial Essais 1995)

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