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Motoquoi?


Pourquoi le Motoidoscope ?
C’est une longue histoire.
A 51 ans, je roule à moto depuis l’âge de 13 ans. Je ne roule qu’à moto plus exactement, depuis 38 ans donc.



Il y eut d’abord une vieille Motobécane Z 52 C exhumée d’une remise pour la modique somme de 100 F de l’époque ; la même que celle de mon grand-père.
Elle m’a appris les rudiments de la mécanique et les ressorts du bricolage et de l’imagination.
Parée d’un nouveau cadre à bras oscillant de Z 57 C, d’une fourche rallongée et d’un ensemble selle-réservoir emprunté à une Bultaco Frontéra en âge de faire une pose, elle me procura mes premières sensations fortes sur deux roues dans l’ascension du petit mont boisé qui jouxtait la maison familiale.
Je crois que c’est elle qui m’a inoculé le virus.


Le temps des parties de cache-cache avec le garde chasse étant passé, il y eut une 125 Honda K5 ; ma première vraie moto «  présentable ». Assez présentable en tout cas pour tirer la bourre avec mes copains de lycée juchés sur leurs flambantes Suzuki GT et Yamaha RD.
Mais l’incommensurable plaisir de ressusciter les vieilles belles au Bois Dormant ne m’a plus jamais fait défaut.
Il y eut une autre Motobécane, une 175 Z 2C elle aussi exhumée d’une remise contre bons soins ; un fabuleux petit mono longue course au souffle inépuisable que, dans ma soif de sensations fortes, j’échangeai contre une 250 Ducati Marck 3. Une (déjà) petite vieille elle aussi puisque sa production date de 1967, mais une sportive qui me fit explorer l’ivresse des courbes serrées jusqu’au frottement de cale-pieds.


Il y eut aussi une 350 Jawa de type 360 des années soixante elle aussi, avec son phare carénée et surtout, son bicylindre longue course dont je conserve un si bon souvenir que sa descendance, une 638, partage les joies du foyer depuis 1991.
Il y eut encore une 500 Yamaha XS qui brûla dans le péage de Villefranche, à quelques encablures de Lyon, alors que nous partions avec mon épouse en Espagne en voyage de noces.
Il y eut encore deux 125 Honda, un CBS ex PTT et un CG à moteur culbuté, comme ma première Motobecane.
Il y eut aussi deux 125 MZ dont la première partagea mes premiers rassemblements, une BMW R 60/6, une 600 Transalp, un 750 VFR, sans oublier la 320 SWM et la 305 Fantic qui attend dans le garage quelques nouveaux compagnons de balade verte.
Je les ai toutes aimé pour des raisons très différentes. Les Motobécane pour ce qu’elles m’ont appris de la vie qu’il y a derrière un carter. Les Jawa , MZ et Honda CG pour leur humble fidélité. La CBS pour son coté arsouille. Les SWM et Fantic pour ce qu’elles m’ont permis, et pour ce que la Fantic me permet toujours, de prolonger de mes années Motéobécane. La Transalp pour sa souplesse, sa fiabilité et son coté sécurisant.
Durant presque dix ans, elle fut une vraie mère pour moi. Lorsque je songe à elle, je parle d’ailleurs toujours de LA Transalp alors que le VFR qui lui succède relève invariablement dans mes propos du genre masculin ; et même très masculin avec son V4, cocktail de puissance, de souplesse et de fiabilité à toute épreuve.
Mon propos peut paraître excessif ; il n’en demeure pas moins qu’un psy évoquait un beau jour sur les ondes d’une radio les relations sexuelles, au sens freudien du terme, du motard avec sa moto.
Dans le phare, il voyait les yeux. Dans le tableau de bord le visage. Dans le guidon, les bras. Dans le réservoir, le buste et dans la selle, le bassin. Dans le haut moteur, le cœur, qui ne bat pas de la même façon et pour les mêmes raison selon que l’on est pisse-feu ou gros mono. Dans le bas moteur, les entrailles…
Moi qui eut aimé être chirurgien, je me console du coup en me disant que je me débrouille en mécanique…
Le jour où je suis tombé par hasard sur cette interview radiodiffusée, j’ai enfin compris pourquoi je ne raffole pas du style Gold Wing.
Je me suis interrogé aussi, à propos de mon attirance pour les petits cubes avant de devoir reconnaître – et cela vaut toujours à 51 ans - que j’éprouve un plaisir toujours renouvelé à plonger dans l’atmosphère de mon enfance, fébrile à la seule évocation des noms de Flandria, Malaguti ou encore Gitane Testi.

Lorsque je mesure le chemin parcouru depuis l’âge de 13 ans, je me dis que j’ai goutté les joies de nombreuses montures. Et pourtant, je ne roulerai jamais assez longtemps pour goutter les sensations de toutes celles auxquelles j’ai rêvé pour une raison ou une autre : Triumph Bonneville, Harley Davidson, Honda Dominator, MZ 250 TS, Guzzi California, 250 Portal/Rotax…
Une liste qui se voudrait exhaustive serait aussi longue qu’hétéroclite ; elle ressemblerait à un kaléidoscope.


1 commentaire:

  1. J'ai aussi 51 ans et je retrouve à peu de choses près mon histoire avec le monde de la moto

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