Du café racer au roadster
Dans sa version originelle, la Speed Triple est un pur café racer.
S'engouffrant en 1994 dans la brèche
ouverte l'année précédente par Ducati avec sa 900 Mostro, Triumph
provoqua avec sa Speed triple une onde choc durable dans le paysage
motocycliste européen.
Vingt ans après le chant du cygne
incarné par la Trident, le constructeur britannique dévoilait
clairement avec elle sa volonté de reprendre les rênes de sa
destinée là où il les avait laissés.
Entre la basique Trident «
nouvelle génération », les sportives GT Sprint et Trophy et
les sportives pures et dures Daytona et Super 3, la gamme du
renouveau de l'an 1992 ne lançait guère de contre offensive en
direction de l'industrie japonaise que sur le front des standards.
En ôtant à la Daytona un rapport de
boite et son carénage, Triumph renchérissait délibérément sur
le mode roadster dans la plus pure tradition café-racer des années
soixante.
Tout dans la Speed triple des débuts,
incarne le pur plaisir de la moto: son dépouillement qui ajoute à
l'agressivité de son look, son gros trois cylindres en ligne qui
brille par son couple (8,3 mkg à 6500 trs), son châssis saint
commun, comme le bloc moteur, à l'ensemble de la gamme...
En prime, la Speed Triple ne se
contente pas de « singer » l'esprit Mostro; elle le
dépasse par ses capacités de voyageuses.
La presse de l'époque ne reconnait
plus ce constructeur qui, vingt ans plus tôt, s'était montré
incapable d'anticiper les évolutions de son marché: le voici à
présent parfaitement capable, à partir de des mêmes bases moteur
et châssis, de produire des motos parmi les plus séduisantes du
marché.
Et ce n'est qu'un début car trois ans
plus tard seulement, la Speed Triple bénéficiera d'une refonte
totale qui consacrera la mutation du café-racer T 301 en roadster
pur et dur, façon T 509 avec son cadre treillis en tubes
d'aluminium. Celui-ci conservera le moteur trois cylindres de 885 cc
jusqu'en 1999, c'est-à-dire jusque l'adoption du bloc 955 plus
souple, mais auquel on a reproché d'avoir perdu un peu du charme des
bas régimes.
Et le café racer devint roadster...
Ses points forts: Le point fort
de la Speed Triple est assurément dans les sensations distillées
par le trois-cylindres. Il est aussi musclé dans ses accélération
qu'il peut se montrer doux en conduite enroulée.
Cette mécanique extra qui plus est,
coule le parfait amour avec une partie cycle aussi rigide que précise
tant et si bien que l'ensemble brille par sa compacité et sa
légèreté.
Ajoutez à cela une position de
conduite naturelle et un look qui souligne le fort caractère de la
monture. N'est-ce pas la définition même d'une monture de
caractère?
Ses points faibles: La mutation
progressive du café-racer originel en roadster pur et dur
s'accompagne de quelques points de détails qui empiètent sur ses
capacités initiales de voyageuse.
La selle est un tantinet dure; le duo à
proscrire et l'affirmation du caractère confine à l'exclusif. Le
revers de la médaille...
A l'usage: Pas de soucis avec ce
bloc moteur: il est robuste.
A noter: certain modèles à monobras
de l'année 2002 ont été rappelés pour un défaut de roulement de
roue arrière.
Quant aux problèmes signalés sur
d'autres modèles de la gamme Triumph (roue libre de démarreurs sur
les millésimes antérieurs à 1993 et fissures de carters sur
certaines Daytona en 96), non seulement ils ont été réglés depuis
mais de surcroit, ils ont épargné la Speed Triple.
Tableau d'entretien: Vidange,
des bougies, des filtres à huile et à air tous les 10000 km.
Réglage du jeu aux soupapes tous les 20000 km.
(Sources: Moto Journal spécial
essais 1995 et 2003; hors série Occasion/fiabilité mars 2003.)
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