mercredi 13 mars 2013

MBK et les enfants de la Mobylette


Une dynastie



Si le nom de «  Mobylette » est aujourd’hui aussi évocateur que générique, c’est qu’il renvoie les plus jeunes au Magnum Racing qui les fit rêver dans les années 80 et les moins jeunes à l’indestructible Bleue qui fut la fidèle compagne quotidienne de deux générations d’usagers à une époque où Motobécane était le premier constructeur mondial de cyclomoteurs.


La réforme qui tombe à pic


Le nouveau moteur AV 10 donne lieu à un nombre impressionnant de déclinaisons au sein de l'ultime gamme de cyclos utilitaires, comme ici le modèle Jazz, bleu pour les garçons, et doublé d'un modèle Salsa rose pour les filles. Le ciblage du profil de l'usager par les couleurs était assurément hasardeux et, pour le moins à la fin des années 80, d'une autre époque.



AV 10 : c’est le nom du nouveau moteur avec lequel Motobécane espère conserver la tête du marché des cyclomoteurs lorsque sort en 1978 le modèle 51.
Le marché européen est alors pris d’assaut par la production italienne en grande partie équipée des petits moteurs Minarelli à boîte de vitesse, comme les motos. Les Japonais Suzuki – et surtout Yamaha – s’engouffrent dans la brèche ouverte par ces «  petites motos » avec des modèles qui allient finition et fiabilité.
L’indestructible Bleue produite par Motobécane en quatorze millions d’exemplaires depuis sa sortie en 1960 peut bien afficher des performances comparables à celles de la concurrence, elle n’en présente pas moins un visage trop utilitaire pour une Jeunesse désormais en quête de sensations.
A défaut de rompre avec le variateur centrifuge, Motobécane abat la carte de son nouveau propulseur doté d’une admission à clapets directement dans le carter et d’un troisième canal de transfert des gaz dans le cylindre. Le couple est plus élevé, la puissance aussi (2,75 CV à 6500 tr/mn). A ce moteur plus vif et plus économe, Motobécane associe des roues en alliage léger mais la selle monoplace, comme le solide porte-bagages, sont les appendices d’une culture profondément utilitariste.
Le miracle AV 10 se produira pourtant à la faveur d’une réforme du code de la route qui, au début des années 1980, renvoie les cyclomoteurs à boite de vitesses séparée au rang de vélomoteurs.


Le chant du cygne



L’intervention du législateur relance momentanément Motobécane qui, outre son nouveau moteur AV 10, peut aussi compter sur son nouveau moteur Z à contre piston qui équipe les 95 TT et 99 Z. Véritable compresseur des gaz frais, ce dispositif procure aux deux modèles une capacité d’accélération sans commune mesure avec celle des moteurs à admission conventionnelle.
Réhabilité dans ses positions, Motobécane ne trouvera pour un temps d’autre concurrence que chez Peugeot avec son modèle 103 dont les ventes sont tirées par celle du 103 SP.

Avec son refroidissement liquide, le Magnum incarne l'ultime évolution de la vieille Bleue.


Au refroidissement liquide du Magnum de Motobécane, Peugeot répondra avec son SLC. Au démarrage au kick du Motobécane Swing répondra le Peugeot RCX.
Dans ce contexte législatif qui ne tardera pas à être assoupli par un retour en grâce des boites de vitesses séparées se profile l’assaut massif du scooter.
En difficulté, Motobécane devient en 1983 MBK, sous contrôle de Yamaha. La gamme pléthorique des variantes du 51 est recentrée sur trois modèles, le Dakota, le Kansas et le Phénix, dont la production cessera en 2008.
De la bonne vieille Mob bleue ne subsisterait sans doute que le souvenir si elle n'avait pas fidèlement accompagné au quotidien plusieurs générations qui, la fièvre de la nouveauté passée, ressentent comme un manque. La preuve? Regardez à quels tarifs se négocient des modèles qui, si quadragénaires voire quinquagénaires qu'ils soient, reprendre il est vrai du service à peu de frais.



Look racing pour le modèle Passion.

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